The Lifestyle of the Samurai and their Lords
La zone des anciennes résidences de samouraïs de Naga-machi Buke Yashiki
Un ancien quartier de résidences de samouraïs incroyablement préservé au cœur de Kanazawa
Kanazawa était autrefois le centre économique et administratif du domaine féodal de Kaga (qui correspond en partie à l'actuelle Préfecture d'Ishikawa). Au cours de la période Edo, entre le 17ème et la fin du 19ème siècle, elle a connu une croissance rapide. Sa population atteignant plus de 100 000 habitants, elle était à la fin de la période l'une des plus grandes villes seigneuriales du Japon. On considère aujourd'hui que sa population rivalisait alors avec celles de villes comme Rome ou Madrid.
Avec le château sis en son centre, la ville a été conçue en tenant compte d'impératifs d'ordres stratégiques et économiques. Les membres des classes supérieures se voyaient souvent attribuer des parcelles de terrain pour leurs résidences à proximité de leur suzerain, le seigneur féodal (appelé le daimyo) vivant en son château. Les roturiers vivaient quand à eux à la périphérie de la ville.
Dans l'actuel quartier de Nagamachi, situé près du centre de la ville, vivaient alors des samouraïs de rangs moyens à élevés. C'est pourquoi on se réfère aujourd'hui à lui comme étant le "quartier des samouraïs" de la ville. Nagamachi signifie littéralement "longue ville", bien qu'il soit plus probable que son nom provienne du patronyme d'une famille locale, les "Cho". "Cho" est la lecture chinoise du caractère signifiant "long" et peut également se lire "naga", en japonais.
L'intérêt historique du quartier de Nagamachi réside dans son état de conservation exceptionnel. Il a échappé aux terribles incendies ayant ravagé la ville à diverses époques et n'a heureusement pas eu à soufrir des bombardements qu'ont subis d'autres grandes villes comme Tokyo et Osaka pendant la Seconde Guerre mondiale. En conséquence, le quartier conserve de nombreuses caractéristiques de l'époque d'Edo : des rues étroites, un système de drainage et d'approvisionnement en eau toujours en service et des maisons de samouraïs restaurées et soigneusement entretenues.
Nombre de ces résidences ont conservé leurs murs de terre d'origine (tsuchi-kabe). En hiver, ces murs sont encore de nos jours recouverts de nattes de paille pour les protéger contre le gel et les fissures que le froid peut y occasionner. Une promenade dans Nagamachi, où l'atmosphère de l'époque Edo reste vivace, offre un aperçu authentique du patrimoine historique de Kanazawa et du Japon ancien.
La résidence des samouraïs de la famille Nomura
Il s’agit des vestiges de la résidence de la famille Nomura qui a successivement occupé des fonctions élevées génération après génération sous le règne de la famille Maeda. La maison a un plafond décoré entièrement réalisé en cyprès japonais et des Fusuma-e (peintures sur des panneaux de portes coulissantes) créés par le peintre personnel de la famille Maeda. Le jardin à l'intérieur de la résidence abrite un myrica rubra (famille du laurier) vieux de plus de 400 ans et une source aux méandres ponctués de rochers rares aux formes étonnantes.
La résidence de la famille Takada, vassale de Kaga
La porte Nagayamon (porte d’une suite de maisons) des Takada, une famille samouraï de classe moyenne, a été restaurée. Comportant une pièce pour les domestiques et une écurie, elle permet aux visiteurs de découvrir le rôle des samouraïs de classe moyenne et de leurs domestiques et la vie à l’époque. Son jardin agencé pour une promenade circulaire autour de l’étang dont l’eau est puisée dans le canal d’Onosho est l’un des aspects les plus pittoresques de ces vestiges.
Le Musée historique Ashigaru Shiryokan
Un aperçu du mode de vie des samouraïs de rang modeste
Les Ashigaru, terme signifiant littéralement "pied léger", constituaient le gros de l'infanterie des armées de samouraïs. Pendant la période Edo (1603-1868), ils occupaient le rang le plus bas au sein de leur caste. En d'autres endroits, ces soldats vivaient dans des barraquements appelés "nagaya", mais en raison de la prospérité que connaissait Kanazawa à l'époque, beaucoup de ces soldats ont pu avoir accès à des maisons individuelles avec jardins. Kanazawa compte justement plusieurs de ces maisons de guerriers ashigaru bien préservées. Aujourd'hui, le Musée Ashigaru de Kanazawa se compose de deux de ces maisons : celle de la famille Takanishi et celle de la famille Shimizu. L'ensemble permet d'avoir un excellent aperçu du mode de vie de ces guerriers lorsqu'ils étaient éloignés des champs de batailles.
Le Sanctuaire Oyama
Le sanctuaire dédié à Toshiie Maeda a été déplacé à son emplacement actuel en 1873. L’entrée principale est un mélange unique d’éléments architecturaux religieux japonais, chinois et européens traditionnels et a été classée au Patrimoine culturel important du Japon en 1875. L’un des plus pittoresques aspects du sanctuaire d'Oyama est son jardin agencé pour une promenade circulaire autour de l’étang pourvu d’une île artificielle et d’un pont réalisés à l’image des anciens instruments de musique comme le biwa (luth japonais piriforme à plusieurs touches et cordes en soie).
Le Parc du Château de Kanazawa
Un marqueur clé du partimoine historique de Kanazawa
Autrefois résidence de la famille Maeda, qui pendant 200 ans a gouverné le domaine de Kaga, un vaste fief féodal qui recouvrait alors les actuels départements d'Ishikawa et de Toyama, le château de Kanazawa est un élément essentiel de l'histoire de la ville.
De nombreuses parties du château ont été détruites au cours de sa longue histoire, notamment la tour d'origine, hélas disparue au cours d'un tragique incendie. Beaucoup ont néanmoins été reconstruites depuis ou sont en cours de reconstruction. Parmi les éléments les plus anciens du château figurent la porte dite "Ishikawa-mon", qui a été reconstruite pour la dernière fois en 1788, et la Sanjikken Nagaya, dont l'actuelle facture remonte à 1858. Tous deux ont été désignés comme des biens culturels importants.
À l'époque de la famille Maeda, le château de Kanazawa était entouré de douves à vocations défensives. Ces fortifications étaient percées en de muliples endroits par des meurtrières pour laisser passer les armes à feu en cas de tentative d'invasion de clans ennemis. Les belles tuiles blanches qui ornent le toit sont en plomb vieilli et les murs sont faits de mortier blanc auquel sont fixées des tuiles plates. Les murs de pierre dans tout le château relèvent de styles assez différents et permettent de supposer qu'ils ont été construits à des périodes différentes, le plus ancien datant vraisemblablement de plus de 400 ans.
Avant la restauration du château de Kanazawa et de son parc, l'endroit a été utilisé à des fins variables. Pendant un temps, il a servi de base à l'armée japonaise, puis de campus à l'université de Kanazawa, avant d'être classé site historique national en 2008.
Hishi Yagura, Gojikken Nagaya et Hashizume-mon Tsuzuki Yagura (tours-de-guêt et entrepôts)
Ces trois éléments sont des reproductions à l'identiques de certaines parties originelles du château datant de plus de 125 ans. Hishiyagura est une remarquable tour-de-guêt dont les formes évoquent le diamant. Gojikken Nagaya est un entrepôt de 90 mètres de long, et Hashizumemon Tsuzuki Yagura une autre tour-de-guêt conçue pour protéger une porte voisine. Construites selon des méthodes traditionnelles, elles offrent un aperçu précieux et réaliste sur l'importance qu'avait acquise Kanazawa dans l'ancien système féodal.
Le jardin Gyokusen-inmaru
C'est en 1634 que le troisième seigneur de la famille Maeda a commencé à faire construire ce pavillon d'agrément avec jardin. Bien qu'il ait été détruit à la fin de la période féodale, le jardin a été reconstruit en 2015. A la tombée du jour, le jardin devient la scène d'un spectacle naturel absolument fascinant : un véritable ballet de jeux de lumières subtils et magnifiques.